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VOYAGE DANS L’INTÉRIEUR

aride, pierreuse, couverte de sensitive[1], et dont nous n’atteignîmes la hauteur qu’à midi. Alors, marchant toujours vers l’est, nous descendîmes dans une profonde vallée, où je remarquai beaucoup de pierres spongieuses et de quartz blanc. La route que nous suivîmes dans cette vallée étoit dans le lit d’une rivière tarie. Elle nous conduisit dans un grand village où nous avions résolu de nous arrêter.

Nous trouvâmes plusieurs habitans de ce village, vêtus d’une gaze très-fine, qui est faite en France, et qu’ils appellent bikoui. Ce vêtement léger, aérien, et très—propre à laisser apercevoir les formes du corps, plaît beaucoup aux dames noires. Cependant elles n’ont rien, dans leurs manières, qui corresponde à leur parure, car elles sont grossières et excessivement importunes. Je fus environné par une foule de ces femmes, qui me demandoient de l’ambre, des grains de collier et d’autres bagatelles, et leurs instances étoient si vives, si répétées, qu’il m’étoit impossible de leur résister. Elles déchirèrent mon manteau, coupèrent les bou-

  1. Mimosa.