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DE L’AFRIQUE.

que l’âne baisseroit la tête. L’animal, ainsi arrangé, marcha tranquillement et gravement. On le vit même bientôt tenir la tête haute, pour que le manche de la fourche ne heurtât pas les pierres et les racines qui étoient dans le chemin, parce que, lorsqu’il y touchoit, ses dents en recevoient un cruel contre-coup. Cette manière de dompter un âne rétif, me parut fort risible ; mais mes compagnons de voyage me dirent qu’elle étoit constamment employée par les slatées, et qu’elle ne manquoit jamais de réussir.

Le soir nous arrivâmes dans un endroit où il y avoit quelques petits villages, entourés de beaucoup de terreins cultivés. Nous nous arrêtâmes dans 1œ-de ces villages, appelé Buggil, et nous passâmes la nuit dans une mauvaise chaumière, où nous n’eûmes d’autre lit qu’un tas de tiges de millet, et d’autres provisions que celles que nous avions apportées. Là, les puits étoient très-profonds, et creusés avec beaucoup d’intelligence. Je mesurai la corde d’un de ces puits, et je trouvai qu’elle avoit vingt-huit brasses de longueur.

Le 19 décembre, nous nous remîmes en route, et nous montâmes sur une colline