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VOYAGE DANS L’INTÉRIEUR

l’effet que je desirois. Nous marchâmes assez long-tems sans rien dire. L’après-midi nous vîmes plusieurs petits villages, bâtis ça et là dans une plaine riante et fertile. Nous nous arrêtâmes pour passer la nuit dans un de ces villages appelé Ganado, et là, un échange de présens et un bon soupé mirent un terme à l’animosité de nos deux querelleurs.

La nuit étoit déja fort avancée avant qu’aucun de nous songeât à s’aller reposer. Nous étions amusés par un chanteur ambulant[1], qui nous fit des contes très-divertissans, et nous joua des airs très-agréables, en soufflant sur la corde d’un arc et la frappant en même tems avec une baguette.

Le 15 décembre au matin, nous partîmes de bonne-heure de Ganado. Les serawoullis qui m’avoient accompagné jusques-là prirent congé de moi, en faisant beaucoup de vœux pour ma conservation. À un mille de Ganado nous traversâmes le Neriko, qui

  1. Ce sont des poètes-musiciens qui parcourent le pays et chantent des chansons improvisées à l’honneur de ceux qui les emploient. Il en sera parlé plus au long par la suite.