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VOYAGE DANS L’INTÉRIEUR

je cherchai à me procurer des hommes qui voulussent n’en charrier et me servir de guides jusques sur le territoire de Bondou. Trois chasseurs d’éléphant m’offrirent leurs services à cet effet. Je les acceptai, et leur payai trois barres d’avance. La journée étant avancée, je me déterminai à ne me mettre en route que le lendemain.

La vue d’un européen n’étoit pas totalement étrangère aux habitans de Koujar, puisque la plupart d’entre eux avoient été sur les bords de la Gambie : malgré cela, ils me regardoient avec un mêlange de curiosité et de respect, et l’après-midi ils m’invitèrent à me rendre au Bentang pour y voir un néobering, c’est-à-dire un combat à la lutte. C’est un amusement dont on jouit souvent dans tous les pays des mandingues. Les spectateurs forment un grand cercle autour des lutteurs, qui sont toujours des hommes jeunes, agiles, robustes, et sans doute accoutumés dès l’enfance à cet exercice. Ils n’ont d’autres vêtemens qu’une paire de caleçons courts ; et avant de combattre ils oignent leur corps avec de l’huile ou du beurre végétal[1]. Ceux que je

  1. Du sché-toulou.