Page:Park - Voyage dans l’intérieur de l’Afrique - Tome 1.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
60
VOYAGE DANS L’INTÉRIEUR

établir la paix dans son ménage. Alors il a recours au mombo-jombo, dont l’interposition est toujours décisive.

Cet étrange magistrat, qu’on suppose être le mari lui-même, ou quelqu’un instruit par lui, se déguise sous l’habit dont je viens de parler ; et armé d’une baguette, signe de son autorité, il annonce son arrivée en faisant des cris épouvantables dans les bois qui sont auprès de la ville. C’est toujours le soir qu’il fait entendre ses cris ; et dès qu’il est nuit, il entre dans la ville, et se rend au bentang, où aussitôt tous les habitans ne manquent pas de s’assembler.

On peut croire aisément que cette apparution ne fait pas grand plaisir aux femmes, parce que, comme celui qui joue le rôle du mombo-jombo leur est essentiellement inconnu, chacune d’elles peut soupçonner que sa visite la concerne. La cérémonie commence par des chansons et par des danses, qui durent jusqu’à minuit. Alors le mombo désigne la femme coupable. Cette infortunée est saisie à l’instant, mise toute nue, attachée à un poteau, et cruellement frappée de la baguette du mombo, au milieu des cris et de la risée de tous les spectateurs. Il est à re-