Page:Park - Voyage dans l’intérieur de l’Afrique - Tome 1.djvu/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
55
DE L’AFRIQUE.

arabe ; et à la fin de chaque verset, le roi et tous les siens se frappoient le front avec la main, et crioient d’une voix haute et avec beaucoup de solemnité, amen, amen[1].

Le roi me dit ensuite que le lendemain il me donneroit un guide qui me conduiroit en sûreté jusqu’à la frontière de son royaume. Je pris congé de ce bon vieillard, et dans la soirée, je lui fis remettre un ordre pour faire prendre, de ma part, chez le docteur Laidley, trois gallons de rum. Il m’envoya en retour, une grande quantité de provisions.

Le 6 décembre, je me rendis de bon matin auprès du roi, pour savoir si le guide qu’il m’avoit promis étoit prêt. Je trouvai le monarque assis sur une peau de bœuf. On avoit allumé devant lui un grand feu, et il se chauffoit ; car les africains sont sensibles aux moindres variations de la température, et

  1. Il semble qu’on doit inférer de là que le roi étoit mahométan : mais je fus assuré du contraire. Ce n’étoit probablement que par bienveillance qu’il accompagna le cantique qu’on chanta en cette occasion ; et peut-être croyoit-il que les prières qu’on faisoit au Tout-puissant avec sincérité, avec dévotion, étoient favorablement reçues, soit que celui qui les lui adressoit fût mahométan, soit qu’il fût payen. (Note de l’auteur).