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VOYAGE DANS L’INTÉRIEUR

la rapacité des femmes du voisinage, qui vont en arracher les pieux pour allumer leur feu.

Je logeai chez l’un des parens du roi. Mon hôte me prévint que lorsque je serois présenté au monarque, je ne devois pas me hasarder à lui prendre la main, parce que ce prince n’étoit pas dans l’usage d’accorder cette liberté aux étrangers. L’après-midi j’allai faire ma visite au souverain, et lui demander la permission de traverser ses états pour me rendre à Bondou. Ce roi se nommoit Jatta. C’étoit ce même vieillard, dont le major Houghton’a parlé d’une manière si avantageuse. Je le trouvai devant sa porte, assis sur une natte. Beaucoup d’hommes et de femmes, rangés de chaque côté de lui, chantoient en battant la mesure avec leurs mains.

Après avoir respectueusement salué le roi, je l’informai du sujet de ma visite. Il me répondit très-obligeamment, que non-seulement il me permettoit de passer dans ses états, mais qu’il prieroit le ciel pour ma sûreté. Alors un des nègres qui étoient à ma suite, voulant témoigner au roi combien nous étions sensibles à sa bienveillance, se mit à chanter ou plutôt à mugir un cantique