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DE L’AFRIQUE.

de songer que s’il m’arrivoit quelque chose de fâcheux, ils ne pourroient plus revenir en sûreté sur les bords de la Gambie.

Le docteur Laidley et messieurs Ainsley eurent l’honnêteté de m’accompagner avec un grand nombre de leurs domestiques, pendant les deux premiers jours de mon voyage ; et je crois qu’ils pensoient, en secret, qu’ils ne me reverroient jamais.

Le jour de notre départ, nous traversâmes la crique de Walli, formée par la Gambie, et nous nous arrêtâmes dans la maison d’une négresse qui avoit été anciennement la maîtresse d’un marchand blanc, nommé Hewett, et qui en conséquence étoit appelée, par distinction, signora.

L’après-dînée nous allâmes nous promener dans un village voisin, appartenant au slatée Jemaffou Mamadou, le plus riche de tous les marchands d’esclaves de ces contrées. Nous le trouvâmes chez lui ; et il se crut tellement honoré de notre visite, que pour nous en témoigner sa satisfaction, il nous fit présent d’un très-beau taureau, que nous fîmes tuer aussitôt, et dont nous mangeâmes une partie à notre souper.

Les nègres soupent ordinairement tard.