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DE L’AFRIQUE.

Pour payer les objets qu’ils reçoivent de l’intérieur, les habitans de la côte lui fournissent du sel, chose rare et précieuse dans ces contrées, ainsi que je l’ai fréquemment et péniblement éprouvé dans le cours de mon voyage. Cependant les maures y en vendent aussi une quantité considérable, qu’ils tirent des marais salans du grand désert, et ils prennent en retour du bled, destoiles de coton et des esclaves.

Dans le premier tems des échanges de ces divers objets, le défaut de monnoie ou de quelqu’autre signe représentatif de la valeur des marchandises, a dû souvent occasionner de l’embarras, et empêcher qu’on pût établir une juste balance. Pour remédier à cet inconvénient, les nègres du centre de l’Afrique se servent de petits coquillages appelés corys ; et, dans la même intention, ceux de la côte ont adopté une méthode qui leur est, je crois, particulière.

Lorsque cès nègres commencèrent à traiter avec les européens, la chose dont ils faisoient le plus de cas, étoit le fer, parce qu’il leur servoit à faire des instrumens de guerre et des instrumens aratoires. Le fer devint bientôt la mesure d’après laquelle ils appré-