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VOYAGE DANS L’INTÉRIEUR

de sortir, je m’amusois à dessiner des plantes.

Les soins attentifs du docteur Laidley contribuèrent beaucoup à ma guérison. Sa société et son intéressante conversation me firent passer rapidement les heures de cette triste saison où la pluie tombe en torrens, où le jour on est accablé d’une chaleur suffocante, et la nuit épouvanté par le bruit d’innombrables crapauds, les cris aigus des jackals et les profonds hurlemens des hyènes ; concert horrible qui n’est interrompu que par des coups de tonnerre, dont on ne peut se former une idée que quand on les a entendus.

Le pays n’étant qu’une plaine immense, presqu’entièrement couverte de bois, il offre à la vue une ennuyeuse et triste uniformité. Mais si la nature lui a refusé les beautés romantiques d’un païsage varié, sa main libérale lui accorde des avantages plus importans, la fertilité et l’abondance. La moindre culture lui fait produire une suffisante quantité de grain ; le bétail y trouve de riches pâturages, et les habitans pêchent beaucoup d’excellent poisson, soit dans la rivière de Gambie, soit dans la crique de Walli.