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VOYAGE DANS L’INTÉRIEUR

Le royaume de Barra, dans lequel setrouve la ville de Gillifrie, produit en abondance tout ce qui est nécessaire à la vie. Mais le principal objet du commerce de ses habitans est le sel ; ils en chargent leurs canots, et remontent la rivière pour aller l’échanger à Barraconda, d’où ils rapportent du maïs, des étoffes de coton, des dents d’éléphant, une petite quantité de poudre d’or, et quelques autres objets.

Le nombre de canots et d’hommes, constamment employés à ce commerce, rend le roi de Barra plus formidable pour les européens, qu’aucun des autres chefs nègres des bords de la Gambie. C’est probablement ce qui a engagé ce prince à établir les droits que les commerçans de toutes les nations sont obligés de lui payer, à leur entrée dans la rivière ; droits qui s’élèvent à près de vingt livres sterling pour chaque navire, de quelque grandeur qu’il soit. L’alkaïd, ou gouverneur de Gillifrie, perçoit ordinairement lui-même ces droits, et alors il ne manque pas d’avoir à sa suite un grand nombre de subordonnés, parmi lesquels il en est plusieurs qui par leurs fréquens rapports avec les anglais sont parvenus à