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DE L’AFRIQUE.

envers ceux de leurs compatriotes qui restent attachés à leurs anciennes superstitions.

Ils ne connoissent point la persécution religieuse, et ils n’ont pas besoin de la connoître ; car la secte de Mahomet s’etend dans leur pays par des moyens bien plus efficaces. Ils ont établi, dans toutes les villes, de petites écoles, où beaucoup d’enfans des payens, comme les enfans des mahométans, apprennent à lire le koran, et sont instruits des préceptes du prophète. Les prêtres mahométans façonnent à leur gré ces jeunes ames, et les principes qu’elles ont reçus de si bonne heure, ne peuvent plus guère ni se changer, ni s’altérer. Je vis, pendant mon voyage, beaucoup de ces écoles ; j’y remarquai, avec plaisir, l’extrême docilité et l’air respectueux des enfans, et je desirai de bon cœur qu’ils eussent de meilleurs instituteurs, et qu’on leur enseignât une plus pure doctrine.

Avec la foi mahométane s’est introduite la langue arabe, dont la plupart des foulahs ont une légère connoissance. Leur langue naturelle est remplie de syllabes mouillées, et il y a quelque chose de désagréable dans la manière de la prononcer. La première fois