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DE L’AFRIQUE.

un fusil et six bouteilles de poudre sont exigés comme le tribut ordinaire. Par le moyen de ces taxes, le roi de Bondou ne manque ni d’armes, ni de munitions, ce qui le rend redoutable à tous ses voisins.

Par leurs mœurs comme par leur couleur, les habitans du royaume de Bondou diffèrent des mandingues et des serawoullis, peuples avec lesquels ils sont souvent en guerre. Il y a quelques années que le roi de Bondou se mit en marche à la tête d’une nombreuse armée, traversa la rivière de Falemé, livra une sanglante bataille à Sambou, roi de Bambouk, le vainquit et l’obligea de lui céder toutes les villes qui sont sur la rive orientale du Falemé.

Les foulahs sont, ainsi que je l’ai déja observé, plutôt basanés que noirs, et ont de petits traits et des cheveux soyeux[1]. Après les mandingues, c’est sans contredit la nation la plus considérable de cette partie de l’Afrique. Ils sont, dit-on, originaires de Fouladou, nom qui signifie le pays des foulahs : mais ils se sont étendus dans

  1. J’ai eu long-tems à mon service un jeune foulah, que tous ceux qui l’ont connu à Paris, ont pris pour un mulâtre. (Note du traducteur).