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VOYAGE DANS L’INTÉRIEUR

Dans l’après-midi, mes compagnons de voyage m’apprirent que le lieu où nous étions servoit de limites entre le royaume de Bondou et celui de Kajaaga ; qu’il étoit dangereux pour les étrangers, et que nous ferions bien de marcher la nuit jusqu’à ce que nous fussions dans un pays où il y auroit moins de risques. Je trouvai leur avis fort sage. Nous prîmes deux guides pour nous conduire dans les bois, et dès que les gens du village furent endormis, nous nous mîmes en route.

Il faisoit un très-beau clair de lune. La tranquillité de l’air, la vaste solitude de la forêt, et le hurlement des bêtes féroces, rendoient la scène très—imposante. Nous gardions tous le silence, ou si nous disions un mot, c’étoit à voix basse. Mais chacun de nous étoit attentif à ce qui se passoit autour de lui ; et mes compagnons de voyage cherchoient à me donner des preuves de leur perspicacité en me montrant les loups et les hyènes, qui se glissoient comme des ombres, d’un buisson à l’autre.

Nous arrivâmes de bon matin dans le village de Kimmou. Là, nos guides éveillèrent un habitant de leur connoissance ;