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II

LE MANÈGE

L’Assemblée, qui jouissait déjà d’une immense popularité, gagna encore à la comparaison. Elle s’était en effet déclarée inséparable du Roi et avait décidé de rallier Paris. Le déménagement se fit sans encombre et simplement. Le 18 octobre, elle levait séance à Versailles ; le 19, elle reprenait ses travaux à Paris, dans une salle du Palais épiscopal que l’archevêque avait mis à la disposition des députés. Le jet continu de discours qui tombait sur la France depuis l’ouverture des États généraux n’en fut même pas interrompu. L’Archevêché n’avait d’ailleurs été choisi que comme local provisoire ; avant de quitter Versailles, l’Assemblée avait envoyé à Paris une Commission de six membres[1] chargés de trouver dans la capitale un lieu commode pour ses séances : la chose n’était pas facile. Il ne fallait point songer aux Tuileries à peine suffisantes pour recevoir la Cour ; le Louvre était occupé par les Académies, par des logements d’artistes, par l’imprimerie royale ; le Palais-Royal servait de résidence au duc d’Orléans ; le Luxembourg était trop éloigné du centre de la ville. Le 10 octobre 1789, au soir, le Président fit lecture d’une lettre écrite par les commissaires chargés de chercher

  1. Ces commissaires étaient Guillotin, le duc d’Aiguillon, Seignelay-Colbert, évêque de Rodez, La Poule, Gouy d’Arcy et Lepeletier de Saint-Fargeau.