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LES TUILERIES

I

LA COUR EN OCTOBRE 1789

Il n’y eut jamais, sans doute, d’homme plus affolé que ne le fut le sieur Mique, architecte-inspecteur du château des Tuileries, le 6 octobre 1789, quand un courrier, venu en hâte de Versailles, lui annonça que le Roi allait arriver et qu’il fallait tenir le palais prêt à le recevoir avec tous les services de sa maison.

Rien ne ressemblait moins, en effet, à une demeure royale que le vieux château de Catherine de Médicis, tel qu’il était au commencement de la Révolution. Enfoui, du côté du Carrousel, derrière un amas irrégulier de constructions de tous genres, hôtels, casernes, baraquements, remises, corps de garde, il demeurait presque inaperçu des passants qui traversaient la place. On ne voyait guère, au-dessus des murs qui en clôturaient la cour d’honneur, que les hautes toitures des trois pavillons de l’Horloge, de Flore et de Marsan.

Du côté de la rue de Rivoli actuelle, un long mur, assez haut, longeant la terrasse des Feuillants presque dans toute son étendue, tenait la place de la grille que l’on voit aujourd’hui. L’espace occupé de nos jours par