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e Paris.

Presqu’en face de Sainte-Périne, est une maison entourée de jardins ; en 1815, un homme y vint vivre et s’éteindre dans l’obscurité et dans l’oubli : cet homme s’appelait Barras. Les malheureux seuls s’aperçurent de sa vie et de sa mort : deux cents pauvres suivirent en pleurant son cercueil.

Arrêtez-vous un instant sur l’emplacement du jardin Marbœuf. Cette maison est celle du docteur Pinel ; là, bien des jeunes écrivains politiques sont venus reposer leur corps fatigué, et expier leur âme infatigable : MM. Marrast, Philippon, Bascans et tant d’autres.

Voici, dans la grande rue, la maison d’accouchement du docteur Canuet : saluez ! C’est là que madame de Genlis est accouchée de ses curieux et spirituels Mémoires.

Plus loin, la maison de M. Perdreau, qu’habita une folle. Mais quelle folle ! La raison s’humilie devant elle : madame de Lavalette !

Comme aspect général, Chaillot rappelle les petites villes du Jura qui sont bâties sur la montagne ; c’est la province à deux pas de Paris. Restez huit jours à Chaillot, vous vous croirez au fond du Berry ou du Bas-Poitou ; vous vous promènerez en pantoufles dans les rues, et vous irez, le soir, causer avec les voisins sur le pas de leurs portes. À dix heures tout est rentré,