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commença à écrire Chailleau, Chailliau, puis enfin Chaillot. Réuni à Paris par un édit de juillet 1659, Chaillot est devenu un des faubourgs de la capitale, sous le nom de faubourg de la Conférence. Mais cet excès d’honneur ne l’a point enivré. Le hameau est resté campagnard à la ville : il a gardé son nom rustique, son aspect villageois ; et bien que le commerce et l’industrie l’envahissent de toutes parts et menacent d’en chasser bientôt tout silence et toute poésie, c’est encore un asile où les âmes fatiguées peuvent se faire, aux portes de Paris, une vie calme et pleine de loisirs.

Chaillot fut de bonne heure érigé en paroisse : en 1097, cette cure appartenait au prieuré de Saint-Martin-des-Champs. En 1450, à l’extinction des seigneurs particuliers de cette terre, elle passa sous la domination des seigneurs de Marly-le-Château ; mais le roi en conserva la haute-justice, dont il se démit en faveur de son chambellan, Philippe de Comines. La haute-justice de Chaillot revint à la couronne ; mais en 1633 elle appartenait encore au maréchal de Bassompierre, et plus tard nous la voyons passer aux religieuses de la Visitation.

C’est à l’extrémité du village, sur le rampant de la colline, à cette même place où Napoléon jeta plus tard, vis-à-vis du pont d’Iéna, les