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« La Société populaire de Château-Chinon à la Convention nationale.

Citoyens représentants,

Le grand caractère que vous avez déployé dans les journées mémorables des 31 mai, 1er et 2 juin a de nouveau sauvé la patrie. Des scélérats éloquents sous le masque des vertus, entravaient votre marche ; le décret dont vous les avez frappés a mis leur perfidie en évidence. Qu’ils soient donc promptement jugés et punis.

Vous nous avez donné une constitution républicaine ; elle est le fruit des travaux des grands hommes de tous les siècles. Restez à votre poste, représentants, et ne le quittez, malgré les murmures des malveillants et leurs sourdes menées, que, lorsque ce chef-d’œuvre de l’esprit, cette base des lois reposera d’une manière inébranlable sur la terre de la liberté.

Représentants, Château-Chinon est le nom de notre ville ; elle est située sur une montagne entourée d’autres montagnes, nous sommes donc montagnards à cause du territoire et nous le sommes aussi dans le sens de la Révolution.

La première partie du nom de notre ville nous déplaît, parce qu’il est tiré de la hideuse féodalité : décrétez, représentants, que la ville de Château-Chinon portera dorénavant le nom de Chinon-la-Montagne. Ce nouveau nom qui convient assez à la situation de notre ville nous sera d’autant plus cher qu’a jamais il nous rappelera et à nos descendant les travaux de cette partie de la Convention qui sauva la République, et que chaque jour il nous fournira l’occasion de nous écrier, en signe de reconnaissance : Vive la Sainte Montagne. Richou, président ; Boivin, secrétaire ; Rollot, secrétaire, Château-Chinon, le 21 septembre 1793, l’an II de la République française une et indivisible.

La Convention donne suite favorable à cette adresse : « Sur la demande de la Société populaire de Château-Chinon, convertie en motion, la Convention nationale décrète que la ville de Château-Chinon portera à l’avenir le nom de Chinon-la-Montagne ».

(Archives parlementaires 1. Série 75. Du 23 septembre au 3 octobre 1793. Texte relevé aux archives nationales, Usuels 27 D et aimablement communiqué par notre collègue Alain Trinquet)

Ce premier texte que nous possédions de la Société populaire indique une orientation montagnarde ferme. Les trois signataires appartiennent au monde instruit de la justice et de l’administration. L’exemple fut peu suivi dans le district. Saint-Léger-de-Fougeret devint Fougeret-la-Montagne. Mais en dehors d’un épisodique Saint-Agnan-la-Gelée au lieu de Saint-Agnan-la-Chapelle, les autres saints demeurent même pour l’administration, Saint-Brisson, Saint-Hilaire, Saint-Péreuse. Nous trouvons chez les voisins quelques exemples, Moulins-Engilbert devient Moulins-la--