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pas non plus de la tradition, longtemps persistante, d’après laquelle les sorciers allaient faire consacrer leurs grimoires dans une « îlette » située au milieu de ce lac. Ni Pilate ni les nécromants n’ont rien à faire avec leur voisine la Sibylle. C’est d’elle seule que je veux présentement parler ; je ne prendrai, dans le récit d’Antoine de la Sale, que ce qui se rapporte à elle.

Antoine s’est tellement intéressé à son excursion qu’il en a dressé une carte et l’a jointe à son livre[1]. On y voit le chemin qui, sur le mont escarpé en forme de pain de sucre, serpente depuis la base, en se bifurquant au milieu, jusqu’à la « couronne du mont », où se trouve l’entrée de la « cave » ; on y voit marqués, au pied et sur les flancs de la montagne, la petite ville fortifiée de Montemonaco et le village de Colino (lisez Collina). Quand on veut, comme l’a fait La Sale, gravir le mont par le versant adriatique, on passe en effet par Montemonaco et Collina. « Ce mont, dit notre voyageur, est très maigre et très pierreux du pied jusqu’environ la moitié, et

  1. Elle manque dans le manuscrit ; mais l’ancienne édition la donne, sans doute assez fidèlement. M. Söderhjelm l’a reproduite à son tour ; elle contient aussi le mont et le lac de Pilate.