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du Chevalier au cygne et de Perceval, par l’imitation créatrice de Wagner.



I


Antoine de la Sale écrivit la Salade entre 1438 et 1442. Il a composé ce livre pour l’éducation du jeune prince dont il était alors gouverneur et auquel il l’a dédié, Jean de Calabre, fils du roi René. C’est un ouvrage moral et historique, une sorte de compilation sans ordre et sans originalité[1], assez lourdement écrite. Le titre bizarre est une allusion au nom de l’auteur (il a écrit un livre du même genre qu’il a appelé la Salle), et en indique en même temps le caractère, « pour ce que en la salade se mettent plusieurs bonnes herbes ». La Salade est divisée en trente « livres », pour la plupart fort courts. Le quatrième, qui tranche par le ton avec les autres, est intitulé Du mont de la Sibylle et de son lac et des choses que j’y ai vues et ouï dire aux gens du pays[2]. Nous n’avons à nous occuper que de celui-là.

  1. On y trouve cependant quelques souvenirs personnels assez intéressants, comme le récit de la visite de l’auteur, tout jeune encore, aux îles Lipari.
  2. La Salade a été imprimée au XVIe siècle, mais avec bien des erreurs ; nous n’en possédons qu’un manuscrit, conservé à Bruxelles, et il se trouve malheureusement que l’imprimé et le manuscrit ont la même source, une copie déjà assez fautive, en sorte que le texte est par endroits altéré sans qu’on puisse le corriger avec certitude. M. Söderhjelm vient d’imprimer avec beaucoup de soin la leçon du manuscrit de Bruxelles ; je l’ai collationnée avec l’ancienne édition, mais cela ne m’a pas donné de grands résultats. – L’édition de M. Söderhjelm fait partie d’un mémoire intitulé Antoine de la Sale et la légende de Tannhäuser, qui vient de paraître dans le tome II des Mémoires de la Société néo-philologique à Helsingfors, et auquel j’ai dû plus d’une utile remarque.