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tâche attrayante qui, je l’espère, trouvera bientôt quelqu’un pour la mener à bonne fin[1]. C’est à un simple épisode de l’une et de l’autre que je veux m’attacher. Sans parler de son intérêt propre, cet épisode nous permet de relier le La Sale septuagénaire et jovial au La Sale plus jeune et plus sérieux. Si dans Jehan de Saintré on trouve un long intermède de caractère pédagogique qui nous rappelle assez ennuyeusement le gouverneur de princes qu’était l’auteur, on rencontre avec une surprise plus agréable dans la Salade une parenthèse qui nous fait pressentir, bien qu’il s’y montre moins alerte et beaucoup plus réservé, le conteur facétieux des derniers jours. Le Paradis de la reine Sibylle – jusqu’à ces derniers temps resté à peu près inconnu – nous montre même La Sale sous un nouvel aspect, celui du touriste en quête d’impressions rares et observateur attentif de la nature, et soulève en même temps des questions fort curieuses au sujet d’une des plus belles légendes du Moyen Âge, légende rajeunie en notre siècle, comme celles de Tristan,

  1. M. Söderhjelm, professeur à Helsingfors, dont je citerai plus loin l’intéressante publication, s’en occupe depuis longtemps déjà. Dans une note de cette publication, il cite les travaux antérieurs, entre lesquels les excellentes études de M. E. Gossart, de Bruxelles, tiennent le premier rang.