Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/57

Cette page n’a pas encore été corrigée

historique importante, en ce qu’il nous permet d’affirmer que le célèbre combat s’est bien livré à Roncevaux ou dans les environs immédiats, ce que ne dit aucun des chroniqueurs contemporains, et ce qui ne se trouve que dans les poèmes français, fidèles gardiens, ici, de la tradition authentique.


* * *


Ce n’est pas seulement le nom de Roncevaux[1] que les poèmes français ont conservé : la façon dont ils se représentent la scène du combat paraît aussi remonter à une connaissance directe des lieux. Les vers que j’ai cités plus haut, et qui ont créé l’image que d’ordinaire on se forme de Roncevaux, ne s’appliquent en réalité qu’au Port de Cise, auquel ils s’appliquent fort bien. C’est en décrivant le passage de l’armée de Charlemagne à travers ce port que le poète dit :

 
Hauts sont les monts et les vaux ténébreux,
Les roches bises, les détroits merveilleux ;

  1. Ce nom, qui est sans doute la traduction du nom basque Orreaga, — « genevrière », — doit remonter à l’époque romaine (Rumicis Vallès), et avoir été affecté par les Romains à ce point important de la voie de Pampelune à Dax.