Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/282

Cette page n’a pas encore été corrigée

as entendu et mis a uevre les trois sens-que je t’avoie dit ; saches de voir que tu iés de tous trois deceûs. Tu me tenoies en ta main, si me getas a tes pies quant tu me laissas aler ; et me creïs de ce que je te fis entendant que j’avoie en ma teste une pierre précieuse qui estoit aussi grosse comme uns ues de geline, et je toute ne sui si grosse ; et si meines duel de moi a cui tu ne recouverras jamais, car je me garderai mieus que je ne me sui gardée. » Atant bâti ses éles et s’envola, et laissa le païsant son duel fesant. « Sire, » dist li arcevesques, « vous veez bien que vous ne pouez recouvrera vostrefil, et bien devez croire que il est en paradis, si vous devez conforter. » Li rois vit bien et sot que li arcevesques li disoit vrai, si se conforta et oublia auques son duel [1].

M. de Wailly, dans la critique aussi sobre que judicieuse à laquelle il a soumis les récits de la Chronique de Reims, dit que ce qui choque même la vraisemblance, c’est de supposer qu’Eudes Rigaut, archevêque de Rouen, ait pu essayer de consoler Louis IX de la mort de son fils en lui récitant l’apologue de la mésange et du paysan. Je ne sais si mon savant confrère ne prête pas ici involontairement aux hommes du XIIIe siècle notre

  1. Récits d’un Ménestrel de Reims au XIII’ siècle, publiés par N. de Wailly (Paris, 1876), p. 461-465. J’ai reproduit le texte de M. de Wailly avec de légères modifications qui ne portent guère que sur la forme.