mestier se tu les vouloies mètre a uevre. — Par foi », dist li païsans, « et je te lairai aler ». Et lasche la main, et la masenge se trait seur une branche, et fu merveilles liée de ce qu’elle fu eschapée. « Or t’apenrai, » dit la masenge au païsant, « se tu veus, mes trois sens. — Oïl voir », dist il. — « Or escoute, » dit la masenge : « je te lo (et si le retien bien) que ce que tu tiens à tes mains que tu ne getes a tes piés [1], et que tu ne croies pas quant que tu orras, et que tu ne meines mie trop grand duel de la chose que tu ne pourras avoir ne recouvrer [2]. — Que est ce ? » dist li vilains : « n’en diras-tu el ? [3] Par le cuer Beu ! se jeté tenoie, tu ne m’eschaperoies huimais. — En non de moi », dit la masenge, « tu avroies droit, car j’ai en ma teste [4] une pierre précieuse aussi grosse comme uns ues de geline [5] qui bien vaut cent livres ». Quant li païsans l’oï, si débat ses poins, et destire ses cheveus et demeine le plus grant duel dou monde. Et la masenge commença a rire, et li dist : « Soz vilains, mauvaisement
- ↑ Ici l’accord avec le lai est incontestable, et ne peut guère être fortuit.
- ↑ Ici, le récit s’accorde au contraire avec celui de Barlaam, et il est probable que notre auteur avait les deux versions dans la mémoire.
- ↑ Le mécontentement du vilain quand il entend les sens de l’oiseau n’est raconté que dans le lai (voy. Ci-dessus).
- ↑ Notre auteur est le seul à mettre dans la tête de l’oiseau, et non dans son corps, la prétendue pierre précieuse.
- ↑ Cet œuf de poule provient visiblement de l’œuf d’autruche de Barlaam.