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Telle est la sagesse du petit oiseau, et elle n’est pas si banale, ni surtout si aisée qu’elle en a l’air. Le troisième précepte est le fondement de la critique ; le premier est peut-être celui de la philosophie, si on l’applique aux choses de l’esprit ; si on l’applique, ainsi que le second, aux choses du cœur, il peut donner, sinon le bonheur, au moins l’absence de tourment. Mais, ô petit oiseau, que le second est facile à donner et difficile à mettre en pratique, et comme on voit bien que dans votre léger corps emplumé ne bat pas un cœur pareil au nôtre ! Qu’avons-nous donc à regretter, si ce n’est l’irrécouvrable ? Nos pleurs, dites-vous, ne nous le rendront pas ? C’est pour cela que nous les répandons, c’est pour cela que la source n’en tarit pas, et est toujours prête à jaillir, car chaque heure nous enlève ce qu’aucune ne nous rendra. Heureux cependant, vous dites vrai, les hommes qui marchent droit, regardant devant eux, sans traîner péniblement le fardeau toujours alourdi du passé, sans demander à l’avenir plus qu’il ne peut donner ! Heureux,