Page:Paris - Légendes du Moyen-Âge.djvu/257

Cette page n’a pas encore été corrigée

non plus entre un oiseau et un homme, mais entre un moineau et un renard. Voici la traduction qui en a été donnée en français :

Le renard tenait un moineau dans sa gueule et voulait le manger, quand celui-ci lui dit : « Il faut d’abord que tu rendes grâces à Dieu, et puis tu me mangeras [1], car c’est le moment où je vais pondre une perle grosse comme un œuf d’autruche [2]. C’est un œuf impayable, mais laisse-moi, pour que je te le ponde, et après mange-moi : je te jure que je viendrai à ta volonté. » Comme le renard le laissa, il s’envola et se plaça sur une branche d’arbre très élevée. Le renard lui dit alors : « Eh bien ! fais à présent ce que tu as décidé [3], et viens comme je le désire. — Crois-tu que je sois un insensé comme toi, » lui dit alors le moineau, « pour que je revienne quand tu le désires ? Pourquoi m’as-tu pu croire et t’imaginer qu’un aussi petit corps pût pondre une telle perle, quand, avec tout mon corps, je ne l’égale pas [4] ? Écoute donc le conseil que je te donne : N’ajoute plus foi à des paroles extravagantes, et ne dors pas auprès d’une muraille chancelante. » Le renard lui répondit : « Dieu te jugera, puisque tu

  1. Ce trait, inutile ici, est emprunté à une fable qui se trouve dans plusieurs recueils européens, et qui figure aussi dans celui de Vartan (n° XII, p. 25).
  2. La traduction donne : « Je vais pondre un œuf semblable à celui d’une autruche. »
  3. C’est-à-dire, sans doute : « Ponds la perle. » Le texte ou la traduction laisse ici à désirer.
  4. La traduction donne : « Je ne puis l’égaler », ce qui est certainement mauvais.