j’ai parlé m’ont dit l’avoir vu et avoir parlé avec lui dans ce temps... Et depuis ce temps on ne l’a plus vu et on n’a plus entendu parler de lui en Italie ; et il va ainsi parcourant toute la terre ; et je trouve qu’il reste environ cent ans à revenir dans un pays. » C’est en effet en 1411 d’après ses souvenirs, mais en 1416 d’après les synchronismes qu’il fournit, que pour la première fois, non pas Antonio lui-même, mais son frère Andrea vit l’éternel voyageur. Le cadre dans lequel il le rencontra et le rôle qu’il lui vit jouer conviennent admirablement à la figure tourmentée de ce grand pécheur puni pour sa dureté de cœur, mais repentant et devenu secourable et pitoyable à tous, en même temps qu’ils nous présentent une scène comme il s’en passait souvent à cette époque. Aux environs de Noël, un habitant de Bologne, Giano di Duccio, qui s’était réfugié en Toscane au Borgo a San Lorenzo, « parce que les exilés de Bologne, surtout les Guidotti, l’avaient menacé de lui faire manger ses enfants par force de faim, comme étant l’ami de Luigi da Prato, gouverneur de Bologne », ce Giano donc voulut retourner à Bologne, pensant que les exilés n’avaient plus aucune chance d’y rentrer. Il se mit en route, accompagné d’Andrea, frère du narrateur :
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