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La forme française Boutedieu et la forme provençale Botadieu sont bien d’accord avec la forme italienne Buttadeo pour nous faire voir dans le surnom du malheureux Jean un composé du verbe bouter, botar, buttare, et du représentant en vulgaire de l’accusatif latin Deum. M. Morpurgo, dans la curieuse publication qui donne occasion à la présente étude 41, sans combattre précisément cette explication, ne trouve pas non plus improbable « celle qu’a indiquée Mme Michaelis de Vasconcellos dans un remarquable article de la Revista Lusitana 42 ». Cet article, fort intéressant en effet, résout et soulève plusieurs questions dont je dirai un mot, puisque je suis revenu à m’occuper de ce sujet. Pas plus que l’Italie, disais-je dans ma première étude, l’Espagne (et j’y comprenais le Portugal) ne connaît le Juif Errant. Or mon savant ami Adolpho Coelho m’a rappelé, ce que je n’aurais pas dû oublier, que ce personnage était connu en Espagne sous le nom, qui indique toute une transformation poétique de sa légende, de Juan Espera-en-Dios. Mme de Vasconcellos démontre à son tour, contre