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raconte alors des faits de l’Antiquité et des circonstances de la Passion... et cela sans risée et sans paroles frivoles, car il est d’ordinaire dans les larmes... On vient le trouver de pays lointains pour jouir de sa vue et de son entretien ; s’il a affaire à des hommes respectables, il répond à toutes les questions qu’on lui pose. Il refuse d’ailleurs tous les présents qui lui sont offerts, content d’un vêtement et d’une nourriture simple. Il met toute son espérance dans ce fait qu’il a péché par ignorance. Quelques années plus tard, le frère de l’archevêque vint à son tour en Angleterre, et les moines qui l’accompagnaient assurèrent aussi qu’ils savaient d’une façon indubitable que ce Joseph, qui a vu le Christ prêt à mourir et qui attend son retour, vit encore à sa manière habituelle.

L’archevêque arménien alla aussi à Cologne. En allant ou en revenant, il s’arrêta, pendant le carême, chez l’évêque de Tournai, et là il raconta de nouveau son historiette, dont nous trouvons une variante dans la Chronique en vers de Philippe Mousket, qui écrivait à Tournai vers 1243. Le récit de Mousket est donc indépendant de celui de Matthieu Paris, bien qu’il remonte à la même source. « L’archevêque, dit-il, raconta qu’il avait vu un homme qui assistait au crucifiement