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L’histoire du chevalier Tannhäuser, de son séjour et de sa rentrée dans le Venusberg n’apparaît pas en Allemagne avant le milieu du XVe siècle. En 1453, un rimeur appelé Hermann de Sachsenheim écrivit un long poème sur la montagne enchantée où règnent tous les plaisirs dans un éternel printemps, et où Vénus tient sa cour avec son époux le Tannhäuser : cela suppose que déjà la légende existait avec ses traits essentiels. À la même époque à peu près appartient un petit poème dans lequel Tannhäuser exprime son repentir d’être allé dans le Venusberg et raconte le refus du pape Uubain IV de lui pardonner ; il espère néanmoins obtenir sa grâce par l’intercession de la Vierge. La même inspiration miséricordieuse semble animer un petit poème dialogué, aussi du milieu du XVe siècle, où Tannhäuser, dans la montagne, déclare à Vénus, malgré ses objurgations, qu’il va la quitter et qu’il compte, pour obtenir son pardon, sur Jésus-Christ et sa douce mère. Mais c’est au XVIe siècle seulement que remonte la belle chanson populaire qui a fait la célébrité de la légende, et qui lui a donné sa forme la plus poétique en traduisant par un gracieux et profond symbole le