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suite d’un scrupule religieux, a été remplacée par la fée Alcine, empruntée à l’Arioste. La pauvre Sibylle est oubliée sur la montagne même dont son royaume occupe les fondements ; l’accès de son empire est fermé, et nous n’aurions pu, même si le temps nous avait favorisés, arriver au pont fantastique, aux dragons, aux portes de métal qui battent toujours, et à la porte de cristal derrière laquelle est le paradis plein de délices pour le corps et de péril pour l’âme.

Ainsi, en vue du port, j’abandonnais le projet qui m’avait fait venir de si loin. Mais Rajna, quelques semaines plus tard, recommença l’épreuve avec un peu plus de succès. Cette fois, au lieu de prendre l’itinéraire de Guerino, il prit celui d’Antoine de la Sale, bien préférable, à ce qu’il parait. Il fit, de Montemonaco, deux visites à la Sibylle, et constata la parfaite exactitude, sauf les changements survenus depuis, des renseignements d’Antoine de la Sale ; mais il ne put, cette fois encore, pénétrer dans le couloir souterrain. L’entrée est tellement obstruée qu’il faudrait d’assez longs travaux pour la dégager. La section d’Ascoli du Club alpin, qui a déjà fait une visite au Mont et rendu le vestibule plus accessible, voudra peut-être s’en charger, et quelque jour de hardis explorateurs, munis de vivres,