vague terreur ; parfois même, – mais cela était douteux, – on avait vu les fées se mêler aux salterelli que les villageois des montagnes mènent le soir aux sons des zampogne. On avait donc voulu leur fermer l’issue ; « en quoi, disait Hajna à ceux qui nous racontaient cela, vous avez fait une sottise ; car les fées se font aussi petites qu’elles veulent, et vous n’avez pu ne pas laisser quelque fente par où elles auront su se glisser ». Et ils avouaient en effet que les apparitions dansantes avaient été revues même après la clôture du souterrain.
Cette croyance est tout ce que j’ai recueilli dans le pays qui puisse rappeler l’ancienne légende, et, comme on voit, elle ne la rappelle que de très loin elle se rattache plutôt aux traditions antiques sur les danses des nymphes et se retrouve telle quelle dans beaucoup de pays où l’on ne connaît pas d’histoire de paradis souterrain. On nous a bien parlé de la « fontaine du Meschino » et de l’ermitage où habitaient les bons solitaires qui le conseillèrent si sagement ; on savait aussi que Guerino était allé consulter « la fée Alcine » ; mais ce n’étaient là que des réminiscences littéraires : tous ces villageois ont lu ou entendu lire le roman d’Andrea da Barberino dans sa forme modernisée, où la Sibylle, sans doute par