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étais encore enfant, dans la maison de mon père[1]. »

Depuis lors on n’a plus parlé du paradis de l’Apennin[2] : il s’est évanoui comme tant d’autres, et le mont de la Sibylle n’est plus visité que par quelques alpinistes, par les pâtres qui y mènent leurs troupeaux, et par les chasseurs de la montagne, suivis de leurs meutes de grands chiens noirs et roux.

  1. Alberti ajoute que Pietro Ranzano (mort en 1492) parle dans ses écrits (qui sont restés inédits) de plusieurs imposteurs qui prétendaient être entrés dans la caverne et en avoir vu les merveilles. Pour lui, il ne croit pas à la réalité de ces histoires, car les anciens ne mentionnent aucune Sibylle à cet endroit ; aussi désigne-t-il ainsi en manchette le récit qu’il donne dans le texte : « Voyez une belle fable à conter au coin du feu. »
  2. Il faut seulement noter que le passage d’Alberti a été reproduit ou résumé par les géographes hollandais du XVIe siècle : A. Ortel (1570), A. van Roomen (1591), P. van Merle (1602). Ortel fait entre cette légende et la chanson populaire néerlandaise de « Danielken » un curieux rapprochement, dont je parlerai ailleurs.