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vivant, et qui tient une tablette avec cette inscription : « Qui entre par cette porte et ne sort pas au bout d’un an vivra jusqu’au jugement dernier, et alors sera damné. » Guerino frappe, et est admis auprès de la Sibylle et de ses demoiselles, qui attendaient son arrivée. Elle lui montre son palais et ses trésors, et son jardin, « pareil à un paradis », où sont mûrs ensemble les fruits de toutes les saisons, – preuve évidente pour Guerino qu’il s’agit là d’un sortilège. Ce qui est plus grave encore, c’est ce qu’il constate bientôt : le samedi, tous les habitants de cet empire prennent des formes de bêtes, de serpents ou de scorpions, et les gardent jusqu’au lundi à l’heure où le pape, à Rome, a terminé sa messe.

La Sibylle raconte à Guerino qu’elle est bien la Sibylle de Cumes, et qu’elle vivra jusqu’à la fin du monde ; mais elle ne l’éclaire pas sur l’origine et le caractère de sa puissance surnaturelle. Pendant un an, Guerino lutte d’adresse avec la Sibylle, celle-ci voulant l’amener à céder à ses désirs, lui, averti par les ermites, s’y refusant, et cherchant à lui arracher le secret dont la poursuite l’avait attiré chez elle. Ils échouent l’un et l’autre, et, le dernier jour de l’année, Guerino prend congé, reçoit les vêtements qu’il avait dépouillés