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fait depuis longtemps son séjour dans l’Apennin, et, pour aller chez elle, il se rend à Norcia : il prend donc le chemin opposé à celui que devait prendre Antoine de la Sale, le versant méditerranéen au lieu du versant adriatique. Les habitants de Norcia essaient de le dissuader de la redoutable aventure, en lui racontant, – notez ce trait, – que, « selon une écriture », un certain messire Lionel de France avait tâché de pénétrer dans la caverne, mais en avait été repoussé par un vent terrible (cela rappelle la « veine de vent » que n’osèrent pas franchir les explorateurs venus de Montemonaco) ; on parlait d’un autre homme qui y était allé, et n’était jamais revenu. Il persiste, s’engage dans la montagne, et, après avoir fait halte dans un château situé au pied du mont (c’est Castelluccio), arrive chez des ermites qui lui donnent de sages conseils. Il gravit des roches terribles, au-dessus de gouffres béants, en s’aidant plus des mains que des pieds, et parvient enfin à une caverne dans laquelle quatre ouvertures donnent accès. Il s’y enfonce, une chandelle à la main[1], et suit le souterrain jusqu’à une porte de métal, portant sur chacun de ses battants un démon peint qui paraît

  1. Je néglige le bizarre épisode de Macco, l’homme changé en serpent que Guerino foule aux pieds dans son chemin sous terre et qui lui donne quelques avis.