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FRANÇOIS VILLON.

dans Jean de Salisbury ; Végèce, dont il allègue plaisamment l'autorité pour régler sagement ses affaires ; Macrobe, qui passait pour un profond philosophe ; Galon, c’est-à-dire l'auteur des distiques moraux si eu vogue durant tout le moyen âge. Il avait sans doute entendu 1 un de ses maîtres, en commentant Boèce, faire d’Alcibiade, donné comme modèle de beauté dans un passage traduit d'Aristote, une très belle femme, d'où l’ « Archipiada », longtemps énigmatique, qu’il a chantée parmi les « dames du temps jadis ». Il y fait figurer Dido à plus juste titre, et il emprunte pour un de ses poèmes une épigraphe à Virgile. Il connaît à fond Ovide, auquel il a pris tout ce qu'il sait de mythologie : Juno, Vénus, Phébus, Mars, Proserpine, Cerbérus (qu'il gratifie de quatre têtes). Dédains, Écho, Tantalus, Éolus, Glaucus, Narcissus et Orphéus, « le doux ménétrier » : on voit que la plupart de ces noms n'étaient pas encore francisés. Pour ceux qui se rapportent à la guerre de Troie, Jason, Priam, Hector, Paris, Hélène, Troïle, Cassandre, il pouvait les connaître par les divers ouvrages français sortis du poème de Benoit de Sainte-More.

L'histoire de l'antiquité lui fournit moins de souvenirs que la littérature. Il connaît vaguement Sardanapale, auquel, sous le nom de

  
Sardana, le preux chevalier,
Qui conquist le règne de Crêtes,


il fait jouer auprès de ses femmes le rôle d'Hercule auprès d'Omphale. De l'histoire ancienne il cite Alexandre, Lucrèce, Scipion, César et Pompée ; il