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FRANÇOIS VILLON.

par l’intermédiaire du latin que Villon avait acquis la plupart des connaissances historiques, littéraires et autres dont ses poésies portent la trace. Il ressemble en cela à tous les poètes ou écrivains qui, en dehors des simples jongleurs ou des gens du monde auteurs par occasion, composent la suite de la littérature française du xIIe siècle au xve siècle, de Wace et Chrétien de Troyes à Chartier et à Le Franc, en passant par Jean de Meun.

Son instruction religieuse n’était pas bien profonde. Il avait cependant quelque peu réfléchi sur certaines questions théologiques : il intercale dans le Testament une petite digression sur le sort des justes de l’ancienne loi entre leur mort et leur délivrance des enfers, et sur le « sein d’Abraham » mentionné dans l’Evangile, point embarrassant en effet de la doctrine chrétienne. Il connaît « la faute des Bohèmes », c’est-à-dire en quoi consistait l’hérésie des Hussites. Il est au courant des démêlés entre les ordres mendiants et le clergé séculier, réglés d’une façon contradictoire par un décret du concile de Latran en 1215 et une bulle de Nicolas V en 1449; (mais on a plutôt ici une trace de ses études en droit canon).

Il cite un certain nombre de personnages de l’Ancien Testament, mais ce ne sont guère que les plus connus, ceux dont le nom et l’histoire avaient pénétré même dans le public profane : Mathusalem, Noé, Loth, Jacob, Samson, Job, David, Amnon et Thamar, Absalon, Salomon, Nabuchodonosor, Holopherne, Jonas. Le seul nom un peu moins vulgarisé est celui du roi des Mèdes Arphaxad (Alphasar), qui figure