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LA VIE.

landais, qui paraissait à la même époque, et la réunion de tous les cinq au profit de Villon est évidemment légendaire. Il était devenu un type en ce genre, et son habileté l’avait rendu plus célèbre que ses vers. L’auteur des Repues s’écrie avec admiration :

C’estoit la mere nourricière
De ceux qui n’avoient point d’argent;
A tromper devant et derrière
Estoit un homme diligent !


C’était sans doute alors sa seule façon d’être diligent, et il ne dut pas accroître beaucoup, dans ces années de désordre, l’instruction qu’il avait acquise antérieurement.

Il n’est pas indifférent à l’intelligence de l’œuvre du poète de savoir quelle était cette instruction, ce qu’avait appris et retenu, au milieu du xve siècle, un maître ès arts de l’Université de Paris. Villon, qui écrit pour des écoliers comme lui, a rempli ses poésies d’allusions et de réminiscences, souvent toutes naturelles, d’autres fois voulues et quelque peu pédantes, qui nous permettent de nous faire une idée assez juste de ce qu’il avait lu et de ce qui, dans ses lectures, avait pu, non seulement garnir sa mémoire, mais influer sur ses idées.

Il avait appris à la fois le latin classique, autant qu’on le savait alors, et le latin médiéval, langue, à des degrés divers, de l’enseignement et même de la conversation dans le monde des écoles. Le latin était alors le véhicule nécessaire de toute instruction, et qui disait clerc disait latiniste, avec, naturellement, les nuances infinies que ce nom comporte. C’est surtout