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FRANÇOIS VILLON.

de Montcorbier : il avait pu, à quinze ans, assister à ce pas d’armes et être présenté au brillant chevalier qui, l’année suivante, devait succéder, comme prévôt de Paris, au père de sa jeune femme.

Viennent ensuite des personnages importants, qu’on ne peut pas tous, à vrai dire, ranger parmi les amis de Villon. Tels sont Guillaume Cotin et Thibaud de Vitry, tous deux chanoines de Notre-Dame et conseillers au Parlement : il les poursuit de ses quolibets, représentant ces vieillards fort riches comme d’humbles et pauvres clercs. Quant à sire Guillaume Colombel, à Michel Jouvenel et à maître Martin Bellefaye, qu’il désigne pour ses trois premiers exécuteurs testamentaires, il est probable qu’il ne les connaissait pas plus que Jean de Calais, « honorable homme », dont il dit, ayant trente ans :

 Il ne me vit des ans a trente
Et ne set comment je me nomme,


et qu’il charge de gloser et amender son testament. Il trouvait plaisant d’investir de ces fonctions burlesques des personnages considérables, qui devaient être fort ébahis quand on leur annonçait, avec des risées, la mission de confiance que leur attribuait ce vaurien inconnu d’eux. Mais plus d’un notable bourgeois de Paris figure parmi les légataires et les familiers du poète : tels Denis Hesselin, élu de Paris, qui fut plus tard prévôt des marchands, Nicolas de Louviers, échevin, sire Charles Taranne, Michaut Culdoue, Ithier Marchant, qui devait jouer un rôle politique considérable, et qui avait fait de notre écolier le confident de ses amours, Jacques Cardon, qui