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FRANÇOIS VILLON.

Ce n’était pas à l’enceinte des trois villes composant le Paris d’alors, — l’Université, la Cité et la Ville, — que se bornaient les pérégrinations de maître François. Il nous parle dans ses vers du château de Nijon, situé hors des murs, dans le Passy actuel, de Saint-Maur-des-Fossés, à l’autre extrémité de Paris, de Bicètre, de Montmartre et du Mont-Valérien. Il était lié avec Pierre de Rousseville, « concierge » du château de Gouvieux, près de Chantilly, et avec l’abbesse de Pourras (Port-Royal), qui ne donnait pas l’exemple des vertus qu’on vit plus tard sanctifier cette célèbre vallée. Huguette du Hamel, comme tant d’autres abbesses du temps, était une simple drôlesse, dont la vie scandaleuse nous est révélée par un procès qu’elle soutint en 1465 : elle frayait avec les gens d’armes, qui la chansonnaient. On ne s’étonne donc pas qu’elle fît en compagnie des écoliers des parties comme celle que Villon rappelle avec plaisir dans son Testament et qui valut un legs à un brave barbier de Bourg-la-Reine, dupe sans doute de l’abbesse et du Parisien :


Item, laisse a Perrot Girart,
Barbier juré du Bourg la Reine,
Deux bacins et un coquemart,
Puis qu’a gaigner met tant de peine.
Des ans i a demi douzaine
Qu’en son hostel de cochons gras
M’apastela[1] une semaine,
Tesmoing l’abbesse de Pourras.


Les poésies de maître François Villon sont encore plus instructives sur la compagnie qu’il fréquentait.

  1. Il me nourrit, me gava.