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FRANÇOIS VILLON.

il avait passé régulièrement par les épreuves imposées aux écoliers : il avait été reçu maître ès arts précisément à l’âge où il était permis de l’être, et on ne voit pas qu’il eût négligé par sa faute ce qui pouvait le mener à avoir « maison et couche molle ».

Ce fut sans doute à cette époque qu’il joignit ou substitua aux deux noms patronymiques qu’il portait indifféremment, et sous l’un desquels (Montcorbier) il figure dans les registres de la Faculté des arts, le nom de son protecteur Guillaume Villon ou de Villon. C’était une façon de se classer honorablement, et sous un patronage respecté, dans la famille universitaire.

Mais la maîtrise ès arts n’était qu’un degré très inférieur de l’échelle qu’il s’agissait de gravir. Les maîtres ès arts passaient de la Faculté des arts dans l’une des autres et avaient encore bien des années à y séjourner avant d’atteindre les hautes positions qu’ils ambitionnaient. François de Montcorbier entra-t-il dans la Faculté de théologie, avec l’espoir de devenir un grave docteur de Sorbonne? Je pencherais plutôt à croire qu’il suivit l’exemple de Guillaume de Villon et se fit inscrire à la Faculté de décret : nous trouvons dans ses poésies des traces assez marquées de la connaissance du droit canon. Mais il ne prit pas cette étude au sérieux, et c’est alors qu’il s’habitua à « fuir l’école ». Il n’en restait pas moins « écolier », c’est-à-dire étudiant; c’est le titre qu’il se donne en 1456, en 1457 et encore en 1461[1].

  1. C’est ce titre qui empêche de croire qu’il eût abandonné l’Université et fût entré dans la basoche, comme l’avaient fait certainement plusieurs de ses anciens camarades. Mais il est probable qu’il trouva parfois quelques ressources dans des travaux faits pour le Palais ou l’officialité (voir plus loin, p. 37, note).