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LA VIE.

dire, de limite initiale. Pour être reçu bachelier ès arts, il fallait prouver une certaine connaissance du latin, tel qu’on remployait alors comme langue semi-vivante, et cette connaissance se prouvait surtout oralement. Pour recevoir la licentia docendi, que donnait le titre de maître ès arts, il fallait être bachelier depuis trois ans et être agréé par les examinateurs. L’examen portait sur la grammaire latine et la logique, sujets à peu près exclusifs de l’enseignement de la Faculté. La plupart du temps cette épreuve était peu sérieuse : les examinateurs recevaient sans difficulté les candidats qui leur étaient recommandés, et ils ne s’offensaient nullement qu’on leur offrît des présents pour s’assurer leur bienveillance. Nous ne pouvons donc garantir que François de Montcorbier, qui fut bachelier en mars 1449 et maître dans l’été de 1452, eût suivi les leçons avec assiduité et travaillé de manière à satisfaire son digne protecteur. Nous sommes toutefois porté à croire que ces premières années de vie universitaire furent celles que le futur poète employa le mieux. On a souvent cité à l’encontre de cette opinion les vers dans lesquels il s’écrie :

Hé! Dieu, se j’eusse estudié
Ou[1] temps de ma jeunesse folle
Et a bonnes meurs dédié[2],
J’eusse maison et couche molle.
Mais quoi ! je fuioie l’escolle,
Comme fait le mauvais enfant!


Mais ce remords doit s’appliquer à la période qui suivit sa réception comme maître. Jusque-là, en effet,

  1. Dans le. —
  2. Si je m’étais voué à de bonnes moeurs.