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LA VIE.

alors la fixité qu’ils ont reçue plus tard des exigences officielles. Le père de notre poète paraît en avoir eu deux, celui de « des Loges » et celui de « de Montcorbier » ; ce dernier lui venait sans doute de son pays d’origine : Montcorbier était un village du Bourbonnais (aujourd’hui disparu). Il était probablement venu, comme le faisaient déjà tant de provinciaux, chercher à Paris une fortune qu’il n’y trouva pas, car il « n’eut oncques grande richesse », non plus que ses ancêtres. Il avait épousé une femme qui ne semble pas avoir été plus fortunée que lui. On peut croire qu’elle était angevine ; nous savons du moins qu’un oncle de François était religieux à Angers, et le poète paraît avoir eu de bonne heure des relations avec l’Anjou.

Malgré sa « pauvre et petite extraction », François de Montcorbier ou des Loges devait avoir, soit du côté paternel, soit du côté maternel, des parents dans une assez bonne situation. Maître Guillaume Villon ou de Villon, auquel il dut tant et dont il prit par reconnaissance le surnom, était sans doute 1 un d’eux. Il est permis de supposer que quand le facétieux écolier écrivait :

Je laisse, de par Dieu, mon bruit[1]
A maistre Guillaume Villon,
Qui en l’honneur de son nom bruit,
Mes tentes et mon pavillon,

il jouait, suivant son habitude, sur l’équivoque de tente et tante[2], et indiquait que Guillaume hébergeait

  1. Ma renommée.
  2. On verra plus loin (p. 145, n. 2) des exemples de ce genre de plaisanterie.