Page:Paris - François Villon, 1901.djvu/177

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
169
LE SUCCÈS.

l’an 1463, ont permis d’écrire une vie de Villon qui présente encore bien des lacunes, mais qui est du moins exempte des contradictions morales qui déparaient jusque-là les plus sérieux essais biographiques. L’infatigable zèle et la remarquable perspicacité de M. Schwob continuent d’ailleurs de s’exercer, et il doit bientôt publier des documents et des recherches qui éclaireront certainement de nouvelles lumières le sujet et ses alentours. C’est d’abord aux travaux de M. Longnon et ensuite à ceux de M. Schwob qu’on doit d’avoir vu la figure de l’écolier parisien sortir peu à peu de l’ombre où elle était cachée, et, bien que voilée encore par plus d’un mystère, apparaître dans sa vivante, brutale et navrante réalité[1].

Telle est en résumé l’histoire de la connaissance, devenue de moins en moins imparfaite, des œuvres et de la vie de François Villon. Il me reste à parler de la façon dont on a apprécié sa poésie et de l’influence qu’elle a exercée.


Nous savons par Villon lui-même que son poème des Lais, qu’il avait lancé en quittant Paris pour Angers au commencement de 1457, eut un vif succès

  1. Je ne puis ne pas dire ici que M. Marcel Schwob a mis à ma disposition non seulement tous les documents qu’il a réunis et dont plusieurs sont encore inédits, mais son interprétation personnelle, toujours si pénétrante, de plusieurs passages de l’œuvre du poète. Presque tout ce que les gens au courant de ces questions pourront remarquer de nouveau dans mon esquisse biographique est dû à ces précieuses communications. Or M. Schwob a lui-même à peu près terminé un ouvrage considérable sur Villon. Je crois qu’un tel procédé, rare dans la république des lettres, mérite d’être signalé.