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FRANÇOIS VILLON.

et du croc » ; Rabelais recueillait des anecdotes qui le montraient diseur de bons mots et faiseur de mauvais tours. Jusqu’à ces derniers temps on n’alla pas au delà de ce que faisaient connaître les œuvres elles-mêmes plus ou moins bien interprétées[1]. C’est dans le dernier quart du XIXe siècle que se sont faites les investigations qui ont permis de reconstituer en partie la vie lamentable du poète. Un littérateur qui avait consacré à Villon de longues études, A. Vitu, découvrit et publia en 1873 la double lettre de rémission accordée en 1456 à « François des Loges, autrement dit de Villon » et à « François de Monterbier (Montcorbier), maistre es ars » ; mais M. Longnon les avait découvertes de son côté, et, en plus, l’enquête faite en 1458 sur le vol du collège de Navarre et la déposition si précieuse de Gui Tabarie. Grâce à ces documents et à une interprétation plus précise des passages autobiographiques des poésies, il traça dès 1877 une esquisse de la vie de Villon, qu’il lit bientôt suivre d’une étude sur « les légataires de François Villon », fruit de longues et heureuses recherches dans les archives. Il enrichit son travail, en 1892, grâce à la précieuse découverte des lettres de rémission accordées en novembre 1463 à Robin d’Ogis et aussi grâce à l’enquête sur les coquillards, retrouvée et publiée par M. Marcel Schwob. Tout récemment de nouvelles découvertes de M. Schwob, en fixant la condamnation et la grâce du poète à

  1. Il est juste de mentionner, parmi les meilleures études faites dans ces limites, celle de G. Nagel, qu’il avait publiée (en allemand) en 1859, et qu’on a jugé bon de réimprimer en 1882, bien qu’elle ne fût plus au courant.