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LE SUCCÈS.

L’édition qu’il donna en 1877 et colle de L. Moland en 1884 reposent sur le texte de Prompsault, çà et là amélioré ou modifié d’après le manuscrit que P. Lacroix avait imprimé.

Le premier travail vraiment critique, dans lequel il fut tenu compte d’un manuscrit resté jusque-là inemployé, sinon inconnu (celui de Stockholm), ne concerne malheureusement que les Lais : il est dû à un savant hollandais, M. Bijvanck, qui a montré dans son essai de constitution du texte et dans ses abondantes remarques une érudition très étendue et une grande ingéniosité, parfois un peu téméraire.

Enfin en 1892 parut, avec une introduction biographique et bibliographique, l’édition des Œuvres complètes de François Villon, par M. A. Longnon, établie d’après toutes les sources avec un soin scrupuleux et une sagacité presque constamment heureuse. Cette édition nous approche du texte original à peu près autant qu’il est possible de le faire ; elle ne pourra être améliorée que dans quelques détails, à moins qu’on ne découvre de nouveaux manuscrits ; on pourra seulement joindre au texte un commentaire plus riche que celui auquel, sous forme de glossaire, s’est borné le savant éditeur.

De même que le texte de Villon, sa vie s’est éclaircie de plus en plus par des travaux successifs, faits surtout de nos jours. Les contemporains ne nous en ont rien dit ; la génération suivante n’avait retenu que le souvenir indulgent des friponneries de l’écolier parisien ; Marot, soit par la tradition, soit par la simple lecture des ballades et du jargon, savait seulement que Villon était maître dans « l’art de la pince