— « Mais, monsieur, vraiment j’abuse de votre complaisance, c’est vous qui recevez toute l’eau.
— Mon parapluie est si étroit ! » dit encore Eugène.
— « Il n’est pourtant pas juste que vous vous fassiez mouiller pour une personne que vous ne connaissez pas.
— Que je ne connais pas, mademoiselle ! » Ici, la voix d’Eugène s’affaiblit tremblante en un accent d’amour que la jeune fille n’entendit pas sans émotion.
— « Encore si votre parapluie était plus large, » dit-elle quelques secondes après, « vous pourriez vous mettre à couvert !
— Il faudrait pour cela que vous consentissiez à me faire un peu de place dessous, » ajouta-t-il d’un ton de voix suppliant.
Et lisant la réponse de la grisette dans le sourire de ses yeux, il s’abrita près d’elle. – « Je vais vous gêner, » dit Eugène. « Nous ne tiendrons jamais deux là-dessous... Tenez, voilà votre robe déjà toute mouillée d’un côté !
— Mais comment faire ? » demanda la pauvre grisette.
— « Si j’osais vous prier de me donner le bras… nous occuperions moins de place. Je vous en supplie, acceptez, dit Eugène, ou je vous abandonne