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LES TROIS LECTURES.

tionné à la grandeur de l’appartement ; là on discutait sur la pièce qu’on venait de voir ; la musique, les acteurs, tout devenait un sujet sur lequel s’exerçaient la malice et l’esprit. L’attention prêtée pendant une demi-soirée à un ouvrage sérieux ou gai, n’avait point absorbé l’esprit, on n’en était que plus disposé à causer. Maintenant une représentation à la Comédie-Française est un événement qui bouleverse toute une journée ; il faut dîner à la hâte et souvent même ne pas dîner, pour se trouver au lever du rideau. Encore si l’on était libre à neuf heures et demie, comme autrefois, où la plus longue pièce ne durait qu’un temps raisonnable ! Mais les auteurs ne nous en tiennent pas quittes à si bon compte ; et il n’est pas rare d’entendre sonner minuit au milieu d’un dernier acte. Que résulte-t-il de cette gêne pour arriver, de cette obligation de rester cloué sur un tabouret ou une chaise rembourrés comme les banquettes de collèges, dans un espace où l’on ne peut faire un mouvement pendant cinq mortelles heures ? Il en résulte, qu’on se résigne bien une fois à subir une telle corvée, pour quelque célébrité dramatique ; mais qu’un plaisir trop long, et qui dérange les habitudes, ne se recommence point.

— « Comment faire ? dit un académicien que la discussion intéressait vivement. On a accou-