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LES TROIS LECTURES.

vouliez permettre à Amaury de vous soumettre son drame… ce serait une occasion…

— « Vraiment, je ne demande pas mieux ; dans ce moment-ci, les maîtresses de maison accueillent vivement tout ce qui peut empêcher la conversation ; la plus mauvaise pièce vaut encore mieux à entendre, que ces causeries où la contrainte et l’aigreur se font sentir à chaque propos, et qui menacent sans cesse de tourner à l’injure. Ah ! quand la même classe n’est pas du même parti, le monde devient insupportable, ce n’est plus qu’un commerce de dédains, d’épigrammes ; autant vaudrait vivre chacun dans son camp, en attendant la bataille ou la paix.

— « Sans doute ; mais, puisque les partis ennemis ont la rage de vouloir s’ennuyer ensemble, il ne faut pas leur refuser cette petite satisfaction. Et puis, cette fois, la réunion de tant de malveillances réciproques aura du moins un but charitable. Que vous êtes bonne, ma mère, et que ce pauvre Amaury sera content ! Je vais, de ce pas, lui apprendre ce que vous voulez faire pour lui.

— « Gardez-vous bien de lui donner une fausse joie. Songez donc que tout dépendra de l’effet que produira l’ouvrage et l’auteur, et qu’avant de hasarder un mot de mariage, il faut que je m’assure d’une prévention favorable.